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VOYAGES

[texte arabe]

Le sultan vint un jour dans cette ville, et les citadins lui adressèrent leurs plaintes contre le susdit roi Modjîr. Il ordonna de le saisir et de lui mettre au cou un carcan. On faisait asseoir le prisonnier dans la salle du conseil, vis-à-vis du vizir, pendant que les habitants écrivaient leurs griefs contre lui. Le sultan lui commanda de leur donner satisfaction, ce qu’il fit à prix d’argent ; après quoi il fut mis à mort.

Parmi les notables citoyens de Beïânah, on remarquait le savant imâm ’Izz eddîn Azzobeïry, de la postérité de Zobeïr ibn Alawwâm. C’est un des plus grands et des plus pieux jurisconsultes. Je le rencontrai à Gâlyoûr, auprès du roi ’Izz eddîn Albénétâny, surnommé A’zham Mélic (le principal roi).

Cependant nous partîmes de Beïânah et nous arrivâmes à la ville de Coûl (Coel ou Cowil), cité belle et pourvue de vergers. La plupart de ses arbres sont des manguiers. Nous campâmes à l’extérieur de la ville, dans une vaste plaine. Nous vîmes à Coûl le cheïkh vertueux et dévot Chams eddîn, connu sous le nom du fils de Tâdj Ar’ârifîn. Il était