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VOYAGES

[texte arabe]

saluer le vizir ’Abd-Allah de la même manière que le vizir Djémâl eddîn. Leur salutation consiste à toucher la terre avec l’index, puis à le baiser et à le placer sur leur tête. Je donnai des ordres au crieur public, et il proclama dans le palais du souverain, en présence de témoins, que tout individu qui rendrait hommage au vizir ’Abd-Allah de la même manière qu’au grand vizir encourrait un châtiment sévère. J’exigeai de lui un engagement de ne plus laisser les hommes agir ainsi. Son inimitié envers moi en fut augmentée. Cependant j’épousai encore une autre femme, fille d’un vizir très-considéré des insulaires, et qui avait eu pour aïeul le sultan Dâoud, petit-fils du sultan Ahmed Chénoûrâzah ; puis j’en épousai une qui avait été mariée au sultan Chibâb eddîn, et je fis construire trois maisons dans le jardin que m’avait donné le vizir. Quant à ma quatrième femme, qui était belle-fille du vizir ’Abd-Allah, elle habitait sa propre demeure. C’était celle de toutes mes épouses que je chérissais le plus. Lorsque je me fus allié par mariage aux indi-