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VOYAGES

[texte arabe]

certaine quantité de bétel, de noix d’arec et de poisson. Je passai à Moloûc soixante et dix jours, et j’y épousai deux femmes. Moloûc est au nombre des îles les plus belles, étant verdoyante et fertile. Parmi les choses merveilleuses que l’on y voit, je remarquai qu’un rameau qui aura été coupé sur un de ses arbres, et planté en terre ou dans une muraille, se couvrira de feuilles et deviendra lui-même un arbre. Je vis aussi que le grenadier ne cesse d’y porter des fruits durant toute l’année. Les habitants de cette île craignirent que le patron Ibrâhîm ne les pillât au moment de son départ. En conséquence ils voulurent se saisir des armes que contenait son vaisseau, et les garder jusqu’au jour de son départ. Une dispute s’engagea pour ce motif, et nous retournâmes à Mahal, où nous ne débarquâmes pas. J’écrivis au vizir pour lui faire savoir ce qui avait eu lieu. Il envoya un écrit portant qu’il n’y avait pas de raison de prendre les armes de l’équipage. Nous retournâmes donc à Moloûc, et nous en repartîmes au milieu du mois de rébi’ second de l’année 745 (26 août 1344). Dans le mois de cha’bân de