conduit de ce sultan. » Il fit ce que je lui demandais et me déposa sur le rivage. Les idolâtres s’avancèrent au-devant de nous et dirent : « Qui êtes-vous ? » Je leur appris que j’étais beau-frère et ami du sultan du Coromandel, que j’étais parti pour lui rendre visite, et que ce qui se trouvait à bord du vaisseau était un présent destiné à ce prince. Les indigènes allèrent trouver leur souverain et lui firent part de ma réponse. Il me manda, et je me rendis près de lui dans la ville de Batthâlah (Putelam), qui était sa capitale. C’est une place petite et jolie, entourée d’une muraille et de bastions de bois. Tout le littoral voisin est couvert de troncs de cannelliers entraînés par les torrents. Ces bois sont rassemblés sur le rivage et y forment des espèces de collines. Les habitants du Coromandel et du Malabar les emportent sans rien payer ; seulement, en retour de cette faveur, ils font cadeau au sultan d’étoiïes et de choses analogues. Entre le Coromandel et l’île de Ceylan, il y a une distance d’un jour et d’une nuit. On trouve aussi dans cette île beaucoup de bois de brésil, ainsi
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VOYAGES