Aller au contenu

Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 4.djvu/179

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
169
D’IBN BATOUTAH.

quai : « Je n’en ai vu que d’inférieures. » Ma réponse lui plut, et il me dit : « Elles t’appartiennent. Ne rougis pas, ajouta-t-il, et demande-moi ce que tu voudras, » Je repris donc : « Je n’ai d’autre désir, depuis que je suis arrivé dans cette île, que celui de visiter l’illustre Pied d’Adam. « Les gens du pays appellent ce premier homme bâbâ (père) et ils appellent Eve mâmâ (mère). « Cela est facile, répondit-il ; nous enverrons avec toi quelqu’un qui te conduira. — C’est ce que je veux, » lui dis-je ; puis j’ajoutai : « Le vaisseau dans lequel je suis venu se rendra en toute sûreté dans le Ma’bar (Coromandel), et quand je serai de retour, tu me renverras dans tes vaisseaux, — Certes, » répliqua-t-il.

Lorsque je rapportai cela au patron du navire, il me dit : « Je ne partirai pas jusqu’à ce que tu sois revenu, quand même je devrais attendre un an à cause de toi. » Je fis part au sultan de cette réponse, et il me dit : « Le patron sera mon hôte jusqu’à ce que tu reviennes, » Il me donna un palanquin que ses esclaves portaient sur leur dos, et envoya avec moi quatre de ces djoguis qui ont coutume d’entreprendre