Aller au contenu

Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 4.djvu/220

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
210
VOYAGES

Le vizir m’envoya des pagnes et des bostoû (centaines de mille) de cauris, et se conduisit parfaitement.

Cependant je partis ; nous restâmes en mer quarante-trois jours, après quoi nous arrivâmes dans le Bengale, qui est un pays vaste et abondant en riz. Je n’ai pas vu dans l’univers de contrée où les denrées soient à meilleur marché que dans celle-ci ; mais elle est brumeuse, et les individus venus du Khorâçàn l’appellent doûzakhast (doûzakhi) poari ni met, ce qui signifie, en arabe, « un enfer rempli de biens. » J’ai vu vendre le riz, dans les marchés de ce pays, sur le pied de vingt-cinq rithl de Dihly pour un dinar d’argent ; celui-ci vaut huit drachmes, et leur drachme équivaut absolument à la drachme d’argent. Quant au rithl de Dihly, il fait vingt rithl du Maghreb. J’ai entendu des gens de la contrée dire que ce prix était élevé pour eux (en proportion du taux habituel). Mohammed Almasmoûdy, le Maghrébin, qui était un homme de bien, ayant habité le Bengale anciennement, et qui mourut chez moi, à Dihly, me raconta qu’il avait une femme et un serviteur,