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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 4.djvu/230

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VOYAGES

se vêtir de cette robe, qu’il ne l’avait prise qu’au moment de mon arrivée, et leur avait dit : « Le Maghrébin demandera cette robe ; un souverain idolâtre la lui prendra et la donnera à notre frère Borhân eddîn Assâghardjy, à qui elle appartient, et pour qui elle a été faite. » Lorsque les fakirs m’eurent rapporté cela, je leur dis : « J’ai obtenu la bénédiction du cheïkh, puisqu’il m’a revêtu de son habillement ; je n’entrerai avec cette robe chez aucun sultan idolâtre, ni musulman. » Je quittai le cheïkh, et il m’advint longtemps après de pénétrer dans la Chine et d’arriver dans la ville de Khansâ (Hang-tcheou-fou). Mes compagnons se séparèrent de moi, à cause de la foule qui nous pressait. Or j’avais sur moi la robe en question. Tandis que je me trouvais dans une certaine rue, le vizir vint à passer avec un grand cortège, et sa vue tomba sur moi. Il me fit appeler, me prit la main, me questionna touchant mon arrivée, et ne me quitta pas jusqu’à ce que nous fussions parvenus à la demeure du souverain. Je voulus alors me séparer de lui ;