Les girofliers sont des arbres séculaires très-gros ; il y en a en plus grand nombre dans la contrée des infidèles que dans celle des musulmans ; ils ne sont pas regardés comme une propriété particulière, à cause de leur grande quantité. Ce que l’on en importe dans nos pays, ce sont les bois (ou les écorces : sorte de cannelle giroflée) ; ce que les habitants de nos contrées appellent la fleur du girofle, ce sont les parties des fleurs qui tombent, et qui ressemblent à celles de l’oranger. Le fruit du giroflier est la noix muscade, connue chez nous sous le nom de noix du parfum. La fleur (ou plutôt l’enveloppe) qui s’y forme, c’est le macis. Voilà ce que j’ai vu de mes propres yeux. (Il paraît pourtant que, dans ces dernières lignes, l’auteur a confondu le giroflier avec le muscadier, et la noix du giroflier, ou ravendsara, avec la noix muscade.)
Nous arrivâmes au port de Kâkoulan et y trouvâmes un certain nombre de jonques préparées pour la piraterie, et aussi pour résister à ceux qui se révolteraient contre les habitants, dans les jonques. En effet, ceux-ci s’arrogent le droit à un certain payement ou tribut imposé à chaque jonque. Puis nous quittâmes le vaisseau et entrâmes dans la ville de