Le second jour après notre arrivée au port de Caïloûcary, cette princesse invita le nâkhodhah, ou patron du navire, le carâny ou secrétaire, les marchands, les chefs, le tendil ou général des piétons, et le sipâhsâlâr ou général des archers. C’était à l’occasion du repas d’hospitalité qu’Ordoudjâ leur offrait, suivant son habitude. Le patron du navire me pria d’y aller aussi en leur compagnie ; mais je refusai, puisque ces peuples sont des infidèles, et qu’il n’est pas permis de manger de leurs aliments. Quand les invités furent arrivés chez la princesse, elle leur dit : « Y a-t-il quelqu’un des vôtres qui ne se soit pas rendu ici ? » Le patron du navire lui répondit : « Il n’y a d’absent qu’un seul homme, le bakhchy, ou le juge, lequel ne mange pas de vos mets. » Ordoudjâ reprit : « Faites-le venir dans ce lieu. » Ses gardes vinrent me trouver, et avec eux les compagnons du nâkhodhah, qui me dirent : « Obéis à la princesse. »
Je me rendis près de celle-ci, et la trouvai assise sur son