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VOYAGES

[texte arabe]

navire des étoffes fabriquées au moyen d’une plante du pays, laquelle ressemble au lin, mais qui n’en est pas ; elle est plus fine que le chanvre.

Nous voyageâmes sur ce fleuve vingt-sept journées : tous les jours, un peu avant midi, nous jetions l’ancre dans un village, où nous achetions ce dont nous avions besoin, et faisions notre prière de midi. Le soir nous descendions dans un autre village ; et ainsi de suite jusqu’à notre arrivée à Sîn-calân, qui est la ville de Sîn-assîn. On y fabrique la porcelaine, de même qu’à Zeïtoûn, et c’est ici que la rivière nommée Âbi-haïâh, ou l’eau de la vie, se décharge dans la mer, et qu’on l’appelle le confluent des deux mers. Sîn-assîn est une des plus vastes cités, et une de celles dont les marchés sont les plus jolis. Celui de la porcelaine est un des plus grands ; de là on exporte la porcelaine dans les autres villes de la Chine, dans l’Inde et dans le Yaman.

Au milieu de la ville l’on voit un superbe temple, ayant neuf portes ; à l’intérieur de chacune d’elles sont un portique et des estrades, où s’asseyent ceux qui habitent ce