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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]


DU GRAND ÉMÎR KORTHAÏ.

C’est le principal commandant de la Chine ; il nous offrit l’hospitalité dans son palais, il donna un festin que ces peuples appellent thowa (thoï), et auquel assistèrent les grands de la ville. Il fit venir des cuisiniers musulmans qui égorgèrent les animaux et firent cuire les mets. Cet émîr, malgré sa grandeur, nous présentait lui-même les aliments, et coupait les viandes de sa propre main. Nous fûmes ses hôtes pendant trois jours, et il envoya son fils pour se promener avec nous sur le canal. Nous montâmes sur un navire semblable à un brûlot, le fils de l’émîr monta sur un autre, et il avait avec lui des musiciens et des chanteurs. Ceux-ci chantèrent en chinois, en arabe et en persan. Le fils de l’émîr était un grand admirateur de ce dernier chant ; or ils entonnèrent une poésie persane qu’il leur fit répéter à plusieurs reprises, de sorte que je l’appris par cœur de leur bouche. Cette poésie avait une jolie cadence, et la voici (mètre radjez) :