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VOYAGES

fait ta rencontre, je ne le puis plus. » Il reprit : « Dieu soit loué ! monte à cheval sur mon dos. — Certes, répliquai-je, tu es faible, et tu n’as pas assez de force pour cela. — Dieu, répliqua-t-il, me fortifiera ; il faut absolument que tu agisses ainsi. » En conséquence, je grimpai sur son dos, et il me dit : « Récite un grand nombre de fois ce verset du Korân : « Dieu nous suffit, et c’est un excellent protecteur. » Je le répétai nombre de fois, puis mes yeux se fermèrent malgré moi, et je ne me réveillai qu’en me sentant tomber par terre. Alors je sortis de mon sommeil, et n’aperçus aucune trace de cet individu. Voilà que je me trouve dans un village bien peuplé ; je m’y avance, et découvre qu’il appartient à des cultivateurs hindous, et que son gouverneur est musulman. On l’informa de ma présence, et il vint me trouver. Je lui dis : « Quel est le nom de cette bourgade ? — Tâdj-Boûrah, » me répondit-il. Or, entre elle et la ville de Coûl, où étaient mes compagnons, il y avait deux parasanges de distance. Le gouverneur me conduisit à sa maison et me servit des aliments chauds, après quoi je