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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

prises dans les familles des grands de l’État. L’on a soin préalablement de briser à ces victimes les mains et les pieds. On met aussi dans cette maison souterraine des vases pleins de boisson.

Un notable de la peuplade des Messoûfah, habitant parmi les nègres dans la contrée de Coûber, et qui était très-honoré par leur sultan, m’a raconté qu’il avait un fils, et qu’au moment de la mort dudit sultan, l’on voulait introduire ce fils dans le tombeau du souverain, en compagnie des autres individus que l’on y mettait, et qui étaient pris parmi les enfants du pays. Ce notable ajouta : « Or, je leur dis : Comment pourriez-vous agir ainsi, tandis que ce garçon n’est pas de votre religion, ni de votre contrée ? » Et je le leur rachetai au moyen d’une forte somme d’argent. »

Lorsque le kân fut tué, comme nous l’avons dit, et que le fils de son oncle, Fîroûz, s’empara du pouvoir, il choisit pour sa capitale la ville de Karâkoroum, pour le motif qu’elle était rapprochée des territoires ou contrées de ses cousins, les rois du Turkistân et de la Transoxane. Puis plusieurs émîrs