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VOYAGES

[texte arabe]

un éléphant paré, qui portait sur son dos une sorte de trône surmonté d’un pavillon, à la manière d’un parasol. Le marié portait la couronne sur la tête ; l’on voyait, à sa droite et à sa gauche, près de cent garçons, fils de rois et d’émîrs, vêtus de blanc, montés sur des chevaux parés, et portant sur leur tête des calottes ornées d’or et de pierreries. Ils étaient du même âge que l’époux, et aucun d’eux n’avait de barbe au menton.

L’on jeta parmi le public des pièces d’or et d’argent, lors de l’entrée du marié. Le sultan s’assit dans un lieu élevé, d’où il pouvait voir toutes ces choses. Son fils descendit de l’éléphant, il alla baiser le pied de son père, puis il monta sur l’estrade vers la mariée. Celle-ci se leva, lui baisa la main ; il s’assit à son côté, et les dames d’honneur éventaient la nouvelle mariée. On apporta la noix d’arec et le bétel ; l’époux les prit avec sa main, il en mit dans la bouche de sa femme, qui en prit à son tour, et en mit dans la bouche de son mari. Alors ce dernier plaça dans sa bouche une feuille de bétel, et la déposa ensuite dans celle de son épouse, qui