qui met sa confiance dans le maître des mondes, Aboû’Inân. (Que Dieu favorise sa grandeur et abatte ses ennemis !) Sa dignité me fit oublier celle du sultan de l’Irâk ; sa beauté, celle du roi de l’Inde ; ses belles manières, celles du roi de Yaman ; son courage, celui du roi des Turcs ; sa mansuétude, ou sa longanimité, celle de l’empereur de Constantinople ; sa dévotion, celle du roi du Turkestan, et son savoir, celui du roi de Djâouah (l’île de Sumatra). Devant le sultan se trouvait son premier et excellent ministre, l’auteur d’actions généreuses et de hauts faits généralement connus, Âboû Ziyân, fils de Ouedrâr, qui m’interrogea sur les pays d’Égypte, car il y avait été ; et je répondis à ses questions. Il me combla tellement de bienfaits provenant de notre maître (puisse le Dieu très-haut le protéger !), que je me sens impuissant à le remercier convenablement ; Dieu seul est le maître de l’en récompenser. Je jetai le bâton de voyage dans le noble pays de ce souverain, après m’être assuré par un jugement incontestable que c’est le meilleur de tous les pays. En effet, les fruits y sont abondants, les
Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 4.djvu/343
Apparence
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
333
D’IBN BATOUTAH.