la fonction de recevoir les placets des mains du public, d’en faire un rapport succinct, et de l’exposer au souverain ; mais ce dernier ne fait pas venir devant lui les plaignants ou les pétitionnaires.
Quant à sa mansuétude, ou douceur, c’est une vertu dont j’ai vu par moi-même des effets merveilleux ; car ce sultan (que Dieu l’aide !) a pardonné à la plupart de ceux qui ont osé combattre ses troupes et se révolter contre son autorité. Il a fait grâce aussi aux grands coupables, aux auteurs de ces crimes que nul ne pardonne si ce n’est celui qui se confie en son Seigneur et qui connaît, de la science de la certitude (ou de science certaine ; cf. Coran, cii, 5), le sens de ces paroles de Dieu dans le Coran : [Le paradis est préparé pour. . . .] et pour ceux qui pardonnent aux hommes (chapitre iii, verset 128).
Voici ce que dit Ibn Djozay : « Parmi les choses étonnantes dont j’ai été témoin, relativement à la douceur du caractère de notre maître (puisse Dieu le protéger !) il y a que, depuis mon arrivée à son illustre cour, sur la fin de l’année 753 de l’hégire (commencement de février 1353), et jusqu’à ce moment, aux premiers jours de l’an 757 (vers