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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 4.djvu/369

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D’IBN BATOUTAH.

« Dès que le feu de la discorde se fut apaisé, notre maître (que Dieu l’aide !) montra une telle sollicitude pour les provinces de l’Espagne, que les habitants de ce pays n’osaient pas tant espérer. Il envoya à Gibraltar son fils, le plus heureux, le béni, le plus pieux, Aboû Becr, nommé le Fortuné, une des épithètes affectées aux personnes impériales (que le Dieu très-haut l’assiste !). Le sultan fit partir avec lui les cavaliers les plus braves, les notables d’entre les diverses tribus, et les hommes les plus accomplis. Il leur fournit tout le nécessaire, leur donna d’abondantes assignations en terres, rendit leurs pays libres d’impôts, et leur prodigua toutes sortes de bienfaits. Les soins que notre maître prenait de Gibraltar et de tout ce qui le concernait étaient si grands, qu’il ordonna de construire le plan, ou la figure exacte de cette place ; il y fit représenter ses murs, ses tours, son château, ses portes, son arsenal, ses mosquées, ses magasins de munitions de guerre, ses greniers pour les céréales, la forme de la montagne et de la colline ou monticule rouge,