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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

ville qui est à la distance de vingt-quatre jours de marche d’Îouâlâten pour celui qui voyage avec célérité, je louai un guide de la tribu de Messoûfah. Il n’y a, en effet, nul besoin de voyager en nombreuse compagnie sur ce chemin, car il est très-sûr. Je me mis en route avec trois de mes compagnons ; et tout le long du chemin nous trouvâmes de gros arbres séculaires. Un seul suffit pour donner de l’ombre à toute une caravane. Il y en a qui n’ont ni branches, ni feuilles, et, malgré cela, leur tronc ombrage un homme à merveille. Quelques-uns de ces arbres ont souffert une carie à l’intérieur, par suite de laquelle l’eau de pluie s’est amassée dans leur creux, et a formé comme un puits, dont l’eau est bue par les passants. Dans d’autres, la cavité est occupée par des abeilles et du miel ; les hommes recueillent alors ce dernier. Une fois je passai devant un de ces arbres cariés, et je vis dans son intérieur un tisserand ; il avait dressé là son métier, et il tissait : j’en fus bien surpris.

Ibn Djozay ajoute ceci : « Il y a en Andalousie deux arbres