[texte arabe]
l’entremise de ses employés, chez le fils d’Alfakîh. Celui-ci sortit alors à la hâte et nu-pieds de sa demeure, il entra chez moi et dit : « Lève-toi, voici que je t’apporte les biens ou les étoffes (komâch) du sultan, ainsi que son cadeau. » Je me levai, pensant que c’étaient des vêtements d’honneur et des sommes d’argent ; mais je ne vis autre chose que trois pains ronds, un morceau de viande de bœuf frit dans le gharti, et une gourde contenant du lait caillé. Or je me mis à rire, et je ne pus m’empêcher de m’étonner beaucoup de la pauvreté d’esprit, de la faiblesse d’intelligence de ces individus, et de l’honneur qu’ils faisaient à un présent aussi méprisable.
Après avoir reçu le don susmentionné, je restai deux mois sans que le sultan m’envoyât la moindre chose. Nous entrâmes ainsi dans le mois de ramadhân ; dans l’intervalle, j’étais allé souvent dans le lieu du conseil ou des audiences, j’avais salué le souverain, je m’étais assis en