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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 4.djvu/439

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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

les honora et leur donna une servante, comme cadeau d’hospitalité. Ces nègres l’égorgèrent et la mangèrent ; ils se souillèrent la figure, ainsi que les mains, de son sang, et ils se présentèrent devant le souverain pour le remercier. J’ai su que toutes les fois qu’ils se rendent chez lui, ils agissent de cette manière. On m’a dit aussi que ces anthropophages prétendent que les meilleurs morceaux des chairs des femmes sont les mains et les seins.

Nous partîmes de ce bourg situé près du canal, et arrivâmes ensuite à la ville de Kori-Mensa. Ce fut ici que mourut le chameau qui me servait de monture, et quand son gardien m’informa de cet accident, je sortis pour voir la bête. Je trouvai que les nègres l’avaient déjà mangée, suivant leur coutume d’avaler les charognes. Or j’expédiai deux garçons que j’avais pris à mon service, afin qu’ils m’achetassent un autre chameau à Zâghari, localité qui se trouvait à la distance de deux jours de marche. Quelques compagnons d’Aboû Becr, fils de Ya’koûb, restèrent avec