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TRIBUS ARABES.

Taï : « Quand ce peuple sortit du Yémen avec les Beni-Aced, il s’établit aux Deux-Montagnes, Adja et Selma, et sur le territoire qui les sépare, pendant que les Beni-Aced se fixèrent entre ces lieux et le pays de l’Irac. Mais lors de la guerre que l’on a appelée Harb-el-Feçad (guerre d’iniquité)[1], plusieurs branches de la tribu de Taï, telles que Beni-Kharedja-Ibn-Sâd-Ibn-Catra, appelés aussi les Beni-Djedîla, du nom de leur aïeule, quittèrent les Deux-Montagnes avec la famille de Teim-Allah et celle de Hobeich, pour aller s’établir à Alep et à Hader-Taï (demeure fixe de Taï). La seule portion de la tribu de Taï qui resta aux Deux-Montagnes fut la famille des Beni-Rouman-Ibn-Djondob-Ibn-Kharedja-Ibn-Sâd. Ceux-ci reçurent le nom d’El-Djébélïîn (gens de la Montagne) et ceux qui allèrent se fixer sur le territoire d’Alep et à Hader-Taï furent appelés es-Sehlïîn (gens de la plaine). »

Il se peut donc que les familles de Djerrah et de Fadl, établies maintenant en Syrie, appartiennent à cette tribu de Kharedja qu’Ibn-Hazm représente comme s’étant transportée à Alep et à Hader-Taï ; car la Palestine, où les Djerrah demeurent à présent, est plus rapprochée des lieux que nous venons de nommer qu’elle ne l’est des Deux-Montagnes, Adja et Selma, où habite l’autre partie de la tribu de Taï. Mais, après tout, c’est Dieu seul qui sait la vérité au sujet de leur origine.

Les Beni-Haï-el-Forat (enfants de la tribu de l’Euphrate), descendants de Kilab, fils de Rebiâ, fils d’Amer-Ibn-Sâsâ, vivent sous la protection de la famille de Fadl. Ils avaient d’abord accompagné les autres tribus qui tirent leur origine d’Amer-Ibn-Sâsâ quand elles émigrèrent du Nedjd et passèrent en Mésopo-

  1. Harb-el-Feçad fut une guerre intestine qui déchira la tribu de Taï pendant qu’elle habitait les Deux-Montagnes. (Voyez Selecta ex historiâ Halebi, page 1). — Et-Tebrîzi raconte, d’après l’historien Abou-Rîah, l’origine de cette guerre qui dura vingt-cinq ans. (Voyez Hamaça, p. 176.) Ce fut entre les familles de Djedîla et d’El-Gauth, qu’elle commença. (Voyez aussi l’Essai de M. Caussin de Perceval, tome 2, page 629.)