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HISTOIRE DES BERBÈRES.

fils d’Ocaïl. Ses descendants habitent le pays de Teima, dans le Nedjd. Encore aujourd’hui la tribu d’El-Montafic occupe la portion du territoire de Basra que forment les marais boisés situés entre cette ville et Koufa et que l’on appelle les Bas-fonds (El-Bataïh)[1].

Les Montafic sont gouvernés par la famille d’El-Mârouf. On trouve dans le Maghreb quelques tribus sorties de celle d’El-Montafic et qui entrèrent dans ce pays avec la tribu de Hilal-Ibn-Amer. Elles occupent cette partie du Maghreb-el-Acsa qui est située entre les villes de Fez et de Maroc. On les appelle El-Kholt, nom, dit El-Djordjani[2] qui est commun à tous les descendants d’El-Montafic. A côté des Beni-’l-Montafic, au midi de Basra, se trouve une tribu sœur de celle-ci ; on la nomme Beni-Amer. Son aïeul, Amer, était fils d’Auf, fils de Malek, fils d’Auf, fils d’Amer, père d’El-Montafic. Les Beni-Amer enlevèrent les provinces de Bahrein et d’Oman à Abou-’l-Hocein-el-Asghar, de la tribu de Taghleb. Ces localités avaient appartenu aux tribus d’El-Azd, Temîm et Abd-Caïs, avant de devenir l’héritage des Beni-Amer. Nous apprenons d’Ibn-Saîd que cette même tribu enleva la province de Yémama aux Beni-Kilab, et qu’en l’an 650 (1252-3) elle reconnaissait pour chefs les Beni-Asfour [famille sortie de la même souche qu’elle-même]. Parmi les descendants d’Ocaïl on remarqua les Beni-Khafadja, dont l’aïeul Khafadja était fils d’Amr et petit-fils d’Ocaïl. Les Beni-Khafadja allèrent s’emparer des plaines de l’Irac et s’y établirent. Dans les nombreuses guerres qu’ils eurent à soutenir, ils parvinrent à se faire une certaine renommée. De nos jours, cette tribu habite les pays situés entre le Tigre et l’Euphrate, et se distingue autant par sa puissance que par son nombre. Une autre branche de la tribu

  1. Les Montafic se trouvent encore dans cette localité.
  2. Le cadi Abou-’l-Hacen-Ali-el-Djordjani, docteur du rite chaféite, fut profondément versé dans toutes les sciences cultivées chez les Musulmans. Il mourut à Neiçapour, en 366 (967 de J. C.). Entre autres ouvrages, il laissa un traité sur les généalogies, intitulé El-Mouethac (l’authentique). Sa vie se trouve dans Ibn-Khallikan, vol. ii, page 221 de la traduction.