sur sa demande, En-Nacer, l’oméïade, lui avait expédié d’Espagne. Abou-’l-Aïch s’empressa d’abandonner cette ville pour aller s’enfermer dans Archgoul ; puis, en l’an 325, il s’enfuit au château qu’il s’était fait construire près de Nokour et laissa Archgoul au pouvoir de son adversaire. Celui-ci se dirigea ensuite contre la ville de Nokour et l’ayant emportée à la suite d’un siége, il la détruisit de fond en comble après en avoir tué le gouverneur Abd-el-Bediâ-Ibn-Saleh. Son fils Medîn, auquel il avait donné l’ordre d’assiéger Abou-’l-Aïch[1], obligea ce prince à livrer le château pour obtenir la paix.
Ibn-Abi-’l-Afïa, dont la fortune venait de prendre ainsi un grand ascendant, étendit promptement son autorité jusqu’à la frontière du pays de Mohammed-Ibn-Khazer, prince des Maghraoua et seigneur du Maghreb central. En l’an 327 (938-9), pendant qu’il travaillait de concert avec ce puissant voisin à fortifier la cause des Oméïades, la mort vint le surprendre[2].
Son fils Medîn, qu’il avait envoyé faire le siége de Fez, lui succéda dans le commandement du Maghreb, et s’y étant fait confirmer par En-Nacer, il contracta avec El-Kheir, fils de Mohammed-Ibn-Khazer, une alliance semblable à celle qui avait existé entre leurs pères. A la fin, cependant, cette bonne intelligence se troubla, et les deux chefs avaient déjà commencé à se faire la guerre, quand En-Nacer chargea son cadi, Monder-Ibn-Saîd, d’aller examiner la cause de la querelle et de travailler à un raccommodement. Monder remplit cette commission de manière à satisfaire les souhaits de son souverain.
En l’an 335 (946-7), Medîn vit arriver chez lui son frère El-Bouri qui s’était échappé du camp d’El-Mansour [le fatemide], pour aller se joindre à Abou-Yezîd. Ahmed-Ibn-Bekr-el-Djodami, qui avait accompagné El-Bouri, se rendit à Fez sous un déguisement et trouva bientôt l’occasion d’arracher le pouvoir au gouverneur, Hacen-Ibn-Cacem-el-Louati. Medîn et ses frères El-Bouri et Abou-’l-Monked, se partagèrent alors les états