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Page:Ibn Khaldoun - Histoire des Berbères, trad. Slane, tome 1.djvu/405

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LES HOOUARA.

Moumen. Ils habitent la plaine d’Obba et le territoire situé entre cette ville et Laribus. Du côté de l’orient ils ont pour voisins les Besoua, autre tribu de la même race.

Les Besoua ont pour chefs les fils de Soleiman-Ibn-Djamê, membre de la famille Remamna [les Remman]. Le commandement en second appartient à la tribu d’Ourmana. Les Besoua occupent la région qui s’étend depuis Toborsoc jusqu’à Hamma et de là à Zongar, chaîne de montagnes qui entoure la plaine et le littoral de Tunis.

Ils ont pour voisins, dans le pays situé entre le mer et Bédja une autre peuplade hoouarienne appelée les Beni-Soleim [ou Selîm]. Avec ceux-ci demeure une tribu d’Arabes modérites, descendue de Hodeil-Ibn-Modreka-Ibn-el-Yas, qui abandonna les territoires qu’elle occupa dans le Hidjaz pour accompagner les Arabes hilaliens, lors de la migration de ceux-ci en Maghreb. Établie dans cette partie de l’Ifrîkïa, elle s’est tellement incorporée avec les Beni-Soleim qu’on la regarde maintenant comme une population hoouaride.

Avec les Besoua se trouve aussi une peuplade rîahide qui fait remonter son origine à Otba-Ibn-Malek-Ibn-Rîah. Elle est regardée comme faisant partie de cette tribu hoouaride dont elle suit, du reste, les habitudes nomades. Elle est soumise à l’impôt ainsi que les Besoua.

Dans la même localité on trouve une tribu arabe descendue de Mirdas-Ibn-Soleim. Elle s’appelle les Beni-Habîb et se donne pour ancêtre le nommé Habîb-Ibn-Malek. De même que toutes les tribus hoouarides elle paie l’impôt.

Les campagnes de l’Ifrîkïa servent encore d’habitation à plusieurs autres populations nomades dont la majeure partie appartient aussi à la tribu de Hoouara. Elles s’occupent à élever des bœufs et des moutons ; elles se servent de chevaux pour monture, et elles paient au sultan de l’Ifrîkïa quelques contributions dont le montant est réglé par les agents du fisc qui prennent pour base de leur travail certains principes dont ils ne s’écartent pas. Elles sont aussi dans l’obligation de fournir un contingent d’hommes au sultan toutes les fois qu’il leur en fait la demande. En récom-