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LXV
INTRODUCTION.

comme dans le mot garde, et par l’s, tel qu’on le prononce dans le mot rose. Pour en désigner le premier, il emploie le kef arabe, avec un point en dessous ; et pour le second, il se sert de la lettre sad, ayant un za doux inscrit dans le repli. Quand nous disons que la langue arabe n’offre pas les équivalents de ces sons, nous voulons parler du langage des anciens Coreichites, tribu dont Mahomet faisait partie et dont la prononciation est la seule regardée comme la bonne, la seule admise pour la lecture du Coran et des auteurs classiques, la seule dont les principes soient universellement connus. Dans l’usage vulgaire, il est vrai, ces sons existent, mais leur emploi varie selon le pays : en Égypte on dit guémel, agouz, pour djémel, adjouz, substituant ainsi le son du g dur à celui du dj, tandis que les Arabes nomades de l’Afrique septentrionale substituent ce même son à celui du caf dur et disent goum, naga, à la place de coum, naca.

Quoiqu’il en soit, les signes adoptés par Ibn-Khaldoun afin de représenter ces lettres sont mal choisis ; les copistes les ont très-souvent négligés et l’inventeur lui-même ne s’est pas toujours conformé à son propre système. On peut même remarquer que, dans son texte, il orthographie mal plusieurs noms par la substitution du dj, ou djim arabe, au g dur. Dans cette traduction, le g berbère est représenté par g ou gu, l’s doux par z, et le ghain ou r grasseyé par gh.

En transcrivant les noms propres, tant arabes que berbères, le traducteur n’a employé aucun signe pour distinguer les consonnes fortes, ou sourdes, des consonnes ordinaires ; ayant jugé qu’un tel raffinement avait plusieurs désavantages qui en neutralisaient l’utilité dans un ouvrage de longue haleine. Le lecteur qui désire savoir comment s’écrivent en caractères arabes les noms qu’il rencontrera en parcourant les pages suivantes, pourra toujours recourir à la partie du texte original qui correspond à l’endroit de la traduction qu’il a sous les yeux.

L’insertion des voyelles faibles dans la transcription des noms propres arabes, s’est faite d’après les règles de l’orthographe et de l’étymologie de cette langue. Il est vrai que dans la bouche des hommes peu instruits, ces voyelles changent ou disparaissent