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ABOU-YAHYA-ABOU-BEKR LE HAFSIDE.

vela les édits impériaux qui avaient été promulgués en leur faveur et qu’ils avaient soigneusement conservés ; il choisit même leur ville pour la résidence de son fils, Témir Abou-'l-Abbas, désigné plus tard comme successeur au trône. En y établissant ce prince, il lui conseilla de traiter les habitants avec une grande bienveillance, et lui ayant conféré, de plus, le gouvernement de Castîlïa et des lieux voisins, il plaça auprès de lui, en qualité de chambellan, le chef almohade, Abou-’l-Cacem-Ibn-Ottou. Reprenant alors le chemin de la capitale, il y fit son entrée au mois de Ramadan de la même année (avri-mai 1335).


LES ÉMIRS ABOU-FARES[1] AZOUZ ET ABOU-’L-BACA-KHALED OBTIENNENT LE GOUVERNEMENT DE SOUÇA ET D’El-MÊHDÏA.

Vers L'époque où le sultan renversa la puissance du chambellan Ibn-Séïd-en-Nas et plaça Mohammed-Ibn-Ferhoun auprès de son fils l'émir Abou-Zékérïa, les descendants de Yaghmoracen[2] se virent attaqués par leur ennemi héréditaire [le sultan mérinide]. Cet événement procura au sultan [Abou-Yahya-] Abou-Bekr assez de loisir pour rétablir l'ordre dans son royaume, et raffermir les bases de son autorité, en confiant le commandement de ses provinces aux plus distingués d’entre ses fils. A Khaled et Azouz, conjointement, il accorda le gouvernement de Souça et de la région maritime. Il les installa dans cette ville et plaça auprès d’eux Mohammed-Ibn-Taher, vieux serviteur de l'empire. Cet homme appartenait à une famille andalousienne que les événements politiques avaient forcé d’émigrer en Ifrîkïa. Ses ancêtres, seigneurs de Murcie, s’étaient faits remarquer au nombre des petits souverains qui régnèrent sur les provinces de l'Espagne [musulmane], et son frère, Abou-’l-Cacem, avait rempli les fonctions de ministre des finances à Tunis.

  1. Dans le texte arabe imprimé le mot ben doit être supprimé.
  2. Dans le texte arabe il faut insérer le mot bi-âl avant Yaghmoracen.