Page:Ibn Khaldoun - Histoire des Berbères, trad. Slane, tome 3.djvu/179

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LES BENI-THABET, ÉMIRS DE TRIPOLI. 169

son autorité. Yahya-Ibn-Abd-el-Mélek-Ibn-Mekki fut fait prisonnier et eut la tête coupée par l'ordre du vainqueur. Ainsi finit la domination, des Beni-Mekki à Cabes.

HISTOIRE DES BENI-THABET, CHEFS DE LA VILLE ET DE LA PROVINCE DE TRIPOLI.

Dans notre récit des premières invasions de l’Ifrîkïa par les musulmans, nous avons mentionné que la conquête de Tripoli fut achevée par Amr-Ibn-el-Aci. Depuis l’administration d’Ocba-Ibn-Nafè, cette ville a toujours formé un des gouvernements et un des boulevards de l’Ifrîkïa. Sous les Aghlebides, il en était ainsi, et, quand le khalife fatemide, El-Moëzz, se transporta au Caire, après avoir placé Bologguîn-Ibn-Ziri, émir des Sanhadja, à la tête du royaume de l'Ifrîkïa, la ville de Tripoli reçut du même souverain pour gouverneur Abd-Allah-Ibn-Yakhlof, personnage éminent de la tribu de Ketama. En l'an 367 (977-8), Bologguîn obtint de Nizar, successeur d'El-Moëzz, la permission d’ajouter Tripoli aux états qu’il administrait déjà, et il confia le gouvernement de cette ville à des fonctionnaires sanhadjiens. En 390 (1000), quelques années après la mort d’El-Mansour, fils de Bologguîn, le gouvernement de Tripoli fut donné par le khalife fatemide, El-Hakem, à Yanès l'esclavon. Cette nomination avait été provoquée par Temsoult[1] le sanhadjien, qui commandait alors à Tripoli, et le projet en avait été fortement appuyé par Berdjouan l'esclavon. Ce ministre exerçait alors, sous les Fatemides de l'Egypte, un pouvoir presque absolu et cherchait à éloigner Tanès dont il craignait la rivalité. Yanès se rendit à sa destination, accompagné de quinze cents cavaliers, et Badîs, [fils d’El-Mansour] envoya contre lui une armée sanhadjienne commandée par Djâfer-Ibn-Habib. Pendant deux jours, les Egyptiens et les Sanbadja se battirent dans la plaine

  1. Variante: Yemsoult