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Page:Ibn Khaldoun - Histoire des Berbères, trad. Slane, tome 3.djvu/19

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ABOU-YAHYA-ABOU-BEKR LE HAFSIDE.

ce perturbateur et, en témoignage de la satisfaction que lui causa la conduite de son fils, il profita du retour de ce prince à la capitale pour le déclarer héritier du trône.

Ce fut vers la fin de cette année (mai-juin 1342) qu’on prêta le serment de fidélité à l'émir Abou-’l-Abbas, en sa nouvelle qualité ; les grands de l’empire et le peuple se rassemblèrent devant le portique du palais pour entendre lire l’acte de cette nomination, puis, ils se séparèrent en faisant des vœux pour la prospérité du sultan.

La rude leçon que les fils de Hamza venaient de recevoir les décida à faire leur soumission.

MORT DU CHAMBELLAN IBN-ABD-EL-AZÎZ. — IL EST REMPLACÉ PAR ABOU-MOHAMMED-IBN-TAFRAGUÎN. — CHUTE D’IBN-EL-HAKÎM.

Abou-’l-Cacem-Ahmed-Ibn-Ismail-Ibn-Abd-el-Azîz-el-Ghassani, appartenait à une famille andalousienne qui s’était fixée à Maroc. Ses aïeux y remplirent des emplois sous le gouvernement almohade, et son père alla s’établir à Tunis. Abou-’l-Cacem-Ibn-Abd-el-Azîz fut élevé dans cette capitale et entra, comme secrétaire, au service du chambellan Ibn-ed-Debbagh. Lors de la chute de celui-ci, après l’occupation de Tunis par le sultan Abou-’l-Baca-Khaled, Ibn-Abd-el-Azîz trouva un protecteur dans Ibn-Ghamr et accompagna ce chambellan à Constantine. Djafer-el-Kebîr, étant venu séjourner dans cette ville, le prit pour secrétaire et, jusqu'à sa déportation en Espagne, il le garda auprès de lui. En l’an 713 (1313), Ibn-Ghamr le nomma ministre des finances à Constantine et, devenu ensuite maître absolu de la ville de Bougie, il laissa son protégé au service d’Ibn-el-Caloun. En 718 (1318), lors de l’arrivée du sultan [Abou-Yahya-]Abou-Bekr à Tunis, Ibn-el-Caloun rappela Ibn-Abd-el-Azîz de Constantine et lui confia l’administration des finances dans la capitale. Quelque temps après, Ibn-Abd-el-Azîz, secondé par le Mizouar du même nom, commença ses intrigues contre Ibn-el-Caloun, et, en 721 (1321), il réussit à lui