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CATILINA

Que ce temps soit encore lointain,

(D’un ton plus léger.)

Maintenant, femme, retire-toi, prends quelque repos,
Car peu après minuit nous partirons.
La ville alors sera plongée dans un profond sommeil
Et tout le monde ignorera vers quel point nous dirigerons nos pas.
Il faut qu’aux premières lueurs de l’aurore,
Nous soyons loin, très loin d’ici,
Sous ces lauriers, doucement
Nous allons reposer sur le doux tapis de l’herbe.

AURELIA

Une nouvelle vie va commencer pour nous,
Plus joyeuse que celle qui se termine en ces lieux,
Je te quitte maintenant.
Une heure de repos suffira pour me donner des forces,
Bonne nuit, mon cher Catilina.

(Elle l’embrasse et sort.)

CATILINA, qui la suit des yeux.

Partie ! Ah ! je respire de nouveau.
Je puis enfin me débarrasser de ce masque si pesant.
Je n’ai plus besoin de montrer cette insouciance légère
Qu’en réalité, je suis loin de posséder.