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CATILINA
FURIA

Ecoute-moi. Bisn que je sois prisonnière,
Il est pour moi à Rome un homme
A qui j’ai juré une mortelle haine,
Une haine qui ne s’éteindra même pas au royaume sombre
Par delà la tombe.

CATILINA

Eh bien ?

FURIA

Jure-moi que mon ennemi sera aussi le tien
Jusqu’à ta mort. Le veux-tu, mon Lucius ?

CATILINA

Je le jure sur les dieux immortels !
Sur le nom de mon père !
Sur le souvenir de ma mère !
Mais, Furia, qu’as-tu donc ?
Ton œil étincelle d’une fureur sauvage,
Ton visage est blanc comme un marbre.
Tu es pâle comme la mort.

FURIA

Je ne sais !… Mais mon sang