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CATILINA

J’aspirais, tu le sais, au consulat,
J’ai échoué. Et tu n’ignores pas
Que pour acheter des suffrages
J’ai compromis…

AURELIA

Assez… mon ami,
Tu me fais vraiment de la peine.

CATILINA

Toi aussi tu me blâmes ?
Mais comment pouvais-je agir autrement ?
Et pourtant j’ai vainement gaspillé mon bien
Sans trouver d’autre récompense que le mépris et le déshonneur.
Tantôt même au Sénat mon ennemi,
L’astucieux Cicéron, m’a couvert de boue.
Il a parlé de ma vie en termes si violents
Que j’en tremblais moi-même.
Dans le regard de tous je lisais la haine et la terreur
Et l’on ne prononce plus qu’avec exécration
Le nom de Catilina !
Oui, ce nom pour la postérité
Sera le synonyme
De la bassesse, de la licence
Et du mépris pour tout ce qui est sacré,