Page:Ibsen - La Dame de la Mer, traduction Prozor.djvu/115

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Ellida

Non. Je reçus encore trois lettres depuis lors, l’une de Californie, une autre de Chine, la troisième d’Australie. Dans cette dernière, il me disait qu’il allait travailler dans des mines d’or. Puis rien : je n’ai plus eu de ses nouvelles.

Wangel

Cet homme a exercé un grand empire sur toi, Ellida.

Ellida

Oh ! oui. Il me fait encore peur !

Wangel

Il ne faut plus y penser jamais ! Promets-le-moi, ma chère, ma bien-aimée Ellida ! Nous allons désormais changer de régime. Il te faut un air plus vif que celui des fiords, il te faut l’air salin, l’air régénérateur de la mer. Qu’en dis-tu ?

Ellida

Oh ! ne me parle pas de cela ! Je t’en prie ! À quoi bon ? Cela n’aiderait à rien. Je le sens : jamais je ne serai débarrassée de cette obsession. Elle me poursuivra partout où j’irai.