rosmer, déposant son chapeau et sa canne. — Y a-t-il quelque chose ?
rébecca. — Oui.
rosmer. — Et malgré cela tu me l’as pas envoyé.
rébecca. — Il sera toujours temps de le lire.
rosmer. — Voyons ! (Il prend le journal et lit debout près de la table.) Quoi ! « On ne prend jamais assez de précautions contre de pitoyables déserteurs. » (Il la regarde.) Ils m’appellent déserteur Rébecca.
rébecca. — Il n’y a personne de nommé.
rosmer. — Cela revient au même. — (Il continue à lire.) « traîtres, perfides envers la bonne cause, natures de Judas qui avouent impudemment leur apostasie aussitôt qu’ils croient le moment propice et profitable arrivé. » « Un attentat scandaleux contre la mémoire des ancêtres — « dans l’attente d’une récompense honnête de la part de ceux qui, pour le moment, détiennent le pouvoir. » (Replaçant le journal sur la table.) Et voilà ce qu’ils écrivent sur mon compte ! Des gens qui me connaissent de si près et depuis si longtemps. Tout en sachant qu’il n’y a pas un mot de vrai dans tout cela. — Cela ne les empêche pas de l’écrire.
rébecca. — Ce n’est pas tout.
rosmer, reprenant le journal. — « une excuse