gina, se levant. — Chut, Ekdal, je crois qu’on vient.
hialmar, remettant la flûte sur l’étagère. — Bon ! Voici que ça recommence.
grégoire werlé, sur le seuil. — Pardon.
gina, reculant un peu. — Oh ?
grégoire. — Est-ce ici que demeure M. Ekdal, le photographe ?
gina. — Oui, c’est ici.
hialmar, allant à la porte. — Grégoire ! Tu es venu malgré tout. Hé bien ! entre.
grégoire, entrant. — Je t’ai dit que je viendrais, ce soir.
hialmar. — Pourquoi ce soir ? — Tu as quitté la réunion ?
grégoire. — La réunion, et la maison paternelle, l’une et l’autre. Bonsoir ! madame Ekdal. Je ne sais pas si vous me reconnaissez.
gina. — Bien sûr : monsieur Werlé fils n’est pas difficile à reconnaître.
grégoire. — Non, je ressemble à ma mère. Et vous ne l’avez pas oubliée, je pense.
hialmar. — Tu as quitté la maison, dis-tu ?
grégoire. — Oui, j’ai pris une chambre à l’hôtel.
hialmar. — Vraiment ? Hé bien ! Puisque te voici, débarrasse-toi de ton pardessus et prends place.