hedwige. — Ce n’est pas un canard ordinaire.
ekdal. — Chut !
grégoire. — Ce n’est pas un canard turc.
ekdal. — Non, monsieur Werlé, ce n’est pas un canard turc ; c’est un canard sauvage, là.
grégoire. — Vraiment ? Un canard sauvage ?
ekdal. — Oui : un canard sauvage. Cet « oiseau, » comme vous l’appelez, — c’est le canard sauvage, entendez-vous. Notre canard sauvage, petit père.
hedwige. — Mon canard. Car il est à moi.
grégoire. — Et il peut vivre dans ce grenier ? il s’y trouve bien ?
ekdal. — Vous comprenez : il a un baquet rempli d’eau pour barboter dedans.
hialmar. — Et de l’eau fraîche tous les deux jours.
gina, s’adressant à Hialmar. — Mais, mon cher Ekdal, il commence à faire un froid glacial, ici.
ekdal. — Hum… Faut fermer, alors. Faut pas déranger leur sommeil, non plus. — Voyons, Hedwige, viens m’aider.
ekdal. — Une autre fois, vous pourrez mieux le voir. (Il s’assied dans le fauteuil, près du poêle.) Oh, ils sont surprenants, ces canards sauvages, savez-vous.
grégoire. — Comment avez-vous fait pour l’attrapper, lieutenant Ekdal ?