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Page:Ibsen - Les Revenants, La Maison de poupée, trad. Prozor, 1892.djvu/170

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THÉATRE

pagne avec des gens de condition, tout de même.

madame alving. — Si jamais tu as besoin d’un foyer, Régine, viens chez moi.

régine. — Non, je vous remercie, madame. Le pasteur Manders me prendra à sa charge. Et si cela devait mal finir, je sais une maison où je serai chez moi.

madame alving. — Où cela ?

régine. — Dans l’asile du chambellan Alving.

madame alving. — Régine, je le vois bien, tu cours à ta perte…

régine. — Bah ! Adieu.

(Elle salue et sort par la porte du vestibule.)

oswald, regardant par la fenêtre. — Elle est partie ?

madame alving. — Oui.

oswald, entre les dents. — Tant pis !

madame alving, derrière lui et lui mettant les mains sur les épaules. — Oswald, mon cher garçon, cela t’a fortement remué ?

oswald, tournant la tête vers elle. — Tout ce qui se rapporte à père, veux-tu dire ?

madame alving. — Oui, à ton malheureux père. J’ai si peur que l’impression n’ait été trop forte pour toi.

oswald. — Qu’est-ce qui te le fait croire ? Naturellement j’en ai été extrêmement surpris, mais, au fond, cela m’est égal.