moi, elle tombe et je me trouve matériellement et moralement ruiné, mort.
LONA. — Johann, après ce que tu viens d’entendre, il te faut partir et garder le silence.
BERNICK. — Oui, oui, Johann, fais cela.
JOHANN. — Soit, je partirai et je me tairai ; mais je reviendrai plus tard et je serai alors libre de parler.
BERNICK. — Reste là-bas, Johann, garde le silence et volontiers je partage avec toi.
JOHANN. — Garde ton argent et rends-moi mon honneur.
BERNICK. — Que je sacrifie le mien ?
JOHANN. — Oui, et que ta société s’anéantisse sous toi ! Je dois et je veux mériter que Dina soit ma femme… Dès demain je partirai avec l’Indian Girl.
BERNICK (vivement). — Avec l’Indian Girl.
JOHANN. — Le capitaine m’a promis de m’emmener. Donc, je pars, je mets un peu d’ordre dans mes affaires, je vends ma ferme et dans deux mois je suis de retour.
BERNICK. — À ton retour, tu parleras ?
JOHANN. — À mon retour il faudra que le coupable assume la responsabilité de sa faute.
BERNICK. — Tu oublies que je devrai prendre aussi la responsabilité de fautes que je n’ai pas commises !
JOHANN. — Qui a mis à profit, il y a quinze ans, ces honteuses rumeurs ?
BERNICK. — Tu veux me réduire au désespoir ; mais, si tu parles, je nierai. Je dirai que c’est un complot ourdi contre moi ! une vengeance ! que tu es revenu pour m’extorquer de l’argent !…
LONA. — N’as-tu pas honte, Richard ?