BERNICK (en la prenant dans ses bras). — Betty, je suis à toi ! Grâce à Lona, j’ai appris à te connaître. Olaf peut venir maintenant.
MADAME BERNICK. — Oui, il va venir… Monsieur Krapp (elle lui parle à voix basse et il sort. Peu à peu les transparents et les bougies s’éteignent).
Scène XX
BERNICK. — Merci, Lona, tu m’as sauvé, moi, et ce qu’il y avait de meilleur en moi.
LONA. — Désirais-je rien de plus ?
BERNICK. — Oui ?… ou non ? Je ne me rends pas clairement compte de tes intentions.
LONA. — Hum !
BERNICK. — Ce n’est ni par haine ? ni par vengeance ? Alors pourquoi es-tu revenue ?
LONA. — Un ancien amour ne s’oublie jamais tout à fait.
BERNICK. — Lona !
LONA. — Lorsque Johann m’a enfin confessé la vérité, je me suis à moi-même juré que le héros idéal de ma jeunesse, grâce à moi, rentrerait dans le bon chemin.
BERNICK. — Qu’est-ce qui avait pu me mériter cette sollicitude, à moi si indigne !
LONA. — Est-ce que nous autres femmes, nous nous réglons sur le mérite, Richard !