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L’UNION DES JEUNES

stensgard. — Oh ! laissez donc ces ennuyeuses histoires !

hejre. — Il n’était pas chez lui ! Lui qui dit : « Pour les gens honorables, je suis toujours chez moi ! »

stensgard. — Il dit cela ?

hejre. — C’est une façon de parler. M. Monsen n’a jamais été reçu non plus ; mais je ne sais pas pourquoi il vous a voué cette haine féroce. Savez-vous ce que j’ai entendu dire hier ?

stensgard. — Je ne veux pas savoir ce que vous avez entendu dire hier.

hejre. — Alors un point. Ces déclarations ne m’ont pas surpris dans la bouche du chambellan, seulement je ne comprends pas pourquoi il a ajouté que vous étiez un aventurier.

stensgard. — Un aventurier ?

hejre. — Puisque vous m’y forcez absolument, je me permettrai de vous dire que le chambellan a déclaré que vous étiez un aventurier et un chevalier d’industrie.

stensgard (bondissant). — Qu’est-ce qu’il a dit ?

hejre. — Aventurier et chevalier d’industrie, ou chevalier d’industrie et aventurier, je ne peux pas garantir l’ordre des mots.

stensgard. — Et vous avez entendu cela ?

hejre. — Moi ? Si j’avais été présent, je vous aurais certainement défendu comme vous le méritez.

monsen. — Voilà ce qui arrive quand…

stensgard. — Comment cet impudent personnage a-t-il osé se permettre ?…

hejre. — Allons ! Allons ! n’ayez pas le sang si chaud. Il parlait, sans doute, au figuré. Vous pourrez lui de-