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L’UNION DES JEUNES

que ce doit être très agréable, mais oui, écoutez-moi bien.

erik (du jardin). — Ah ! on trouve enfin sa petite femme !

selma. — Sa petite femme qui raconte à M. Stensgard le roman de sa vie.

erik. — Voyez-moi ! Et quel rôle le mari joue-t-il ?

selma. — Celui de prince, naturellement. (A Stensgard.) Vous savez, il vient toujours un prince qui rompt le charme, et alors tout est bon et beau, c’est la joie sans nuage et l’histoire finit.

stensgard. — Ah ! ça été trop court.

selma. — Peut-être, sous certains rapports.

erik (l’entourant de son bras). — Mais de cette histoire en naît une nouvelle et la princesse est devenue reine.

selma. — Dans les mêmes conditions que les vraies princesses ?

erik. — Quelles conditions ?

selma. — Elles s’en vont à l’étranger bien loin, dans un autre royaume

erik. — Un cigare, monsieur Stensgard ?

stensgard. — Merci, pas pour le moment.


Scène V

BRATSBERG, ERIK, FIELDBO, THORA, SELMA.

selma. — Chère Thora, te voilà ? Tu n’es pas souffrante, j’espère ?