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L’UNION DES JEUNES

ou réussir, n’est pas une affaire d’honneur. Je croirais volontiers que c’est le contraire. Rentre chez toi, mets tes affaires en ordre, paie ce que tu dois et finis-en avec cette histoire, le plus tôt sera le mieux.

erik. — Ah ! c’est que tu ne sais pas !…


Scène IX

LES MÊMES, SELMA, THORA

selma. — J’ai entendu parler Erik… Mon Dieu, qu’y a-t-il ?

bratsberg. — Rien. Rentre.

selma. — Non, je ne m’en irai pas, je veux savoir. Erik, qu’est-ce qu’il y a ?

erik. — Il y a… que je suis ruiné ! Tout est perdu !

selma. — Qu’est-ce qui est perdu ?

erik. — Tout.

selma. — Tout ? Tu veux dire ta fortune ? C’est tout pour toi.

erik. — Fortune, maison, espérances ! Tu es maintenant le seul bien que je possède. Il faudra que nous supportions ensemble notre malheur.

selma. — Notre malheur ? Le supporter ensemble ? (Avec un cri) : Tu me trouves maintenant assez bonne pour cela ?

bratsberg. — Au nom du ciel !

erik. — Que veux-tu dire ?

thora. — Je t’en supplie, remets-toi !

selma. — Non, je ne puis pas plus longtemps me