Page:Ibsen - Les Soutiens de la société, L’Union des jeunes, trad. Bertrand et Nevers, 1902.djvu/289

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
277
L’UNION DES JEUNES

que… Tenez, monsieur Ringdal, donnez cette lettre au chambellan de ma part.

ringdal. — La lettre de change ?

stensgard. — Vous ne me comprenez pas ? N’importe, donnez-la lui et dites-lui simplement : « Voilà comment se venge celui que vous avez voulu perdre ! »

ringdal. — Je m’acquitterai de la commission.

(Il sort).

stensgard. — Ecoutez, monsieur Hejre, comment avez-vous pu me raconter cette histoire sur le chambellan et me faire croire ?…

hejre. — Moi ! vous faire croire !…

stensgard. — C’était un infâme mensonge !

hejre. — Oh ! voyez ! voyez ! j’en suis absolument ravi. Savez-vous, monsieur Lundestad, que cette histoire du chambellan était fausse ?

lundestad. — Chut ! C’était une fausse piste ! c’est encore plus près.

stensgard. — Comment plus près ?

lundestad. — Je ne sais ; on parle de Madame Rundholmen tout bas.

stensgard. — Hein ?

hejre. — Ne vous l’avais-je pas prédit ? Ses relations avec le grand propriétaire de Storli…

lundestad. — Il est parti de chez lui, aujourd’hui, de grand matin.

hejre. — Et sa famille qui le cherche partout !

lundestad. — Et le fils qui met tant d’empressement à marier sa sœur !