lundestad. — Je vous l’affirme ; je l’ai appris de la bouche même de Hejre.
hejre. — Qu’avez-vous appris de ma bouche ?
bratsberg. — Dis-moi, est-il vrai que M. Stensgard t’a montré la lettre de change hier ?
hejre. — Oui, pardieu, c’est vrai. Mais quel rapport y a-t-il… ?
bratsberg. — Je te le dirai après : et tu lui as dit qu’elle était fausse ?
hejre. — Oui, une inoffensive plaisanterie, pour calmer un peu son ivresse de bonheur.
lundestad. — Mais vous lui avez dit que les deux signatures étaient fausses ?
hejre. — Au diable, pourquoi pas les deux aussi bien qu’une ?
bratsberg. — Ainsi donc…
lundestad (au chambellan). — Et lorsqu’il a su cela…
bratsberg. — Il a donné la lettre de change à Ringdal.
lundestad. — Parce qu’il ne pouvait plus l’utiliser pour vous effrayer.
bratsberg. — Il joue le généreux ; il m’abuse de nouveau ; il s’ouvre l’entrée de ma maison, il me contraint à le remercier. Oh, ce… cet homme !
hejre. — Mais qu’est-ce donc que toutes ces histoires ?
bratsberg. — Plus tard, plus tard, cher ami (A Lundestad). Et c’est cet homme là que vous protégez, que vous appuyez !
lundestad. — Et vous même ?
bratsberg. — Oh ! j’ai presque envie de !…