Page:Ibsen - Les Soutiens de la société, L’Union des jeunes, trad. Bertrand et Nevers, 1902.djvu/54

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
42
THÉATRE

BERNICK. — Qu’est-ce qui n’est pas de ta faute ? D’être leur parente ? C’est très exact. Tu n’y peux rien.

MADAME BERNICK. — Et, certes, je ne les ai pas non plus priés de revenir.

BERNICK. — Voilà ! Nous y arrivons ! Je ne les ai pas priés de revenir. Je ne leur ai pas écrit. Ce n’est pas moi qui ai voulu leur retour ! Ah ! je sais toutes ces litanies par cœur.

MADAME BERNICK (se mettant à pleurer). — Mais aussi tu es si peu amical à mon égard !

BERNICK. — Bon ! C’est complet. Oui, pleure, afin que l’on puisse aussi jaser de cela !… Renonce donc à ces habitudes enfantines, Betty. Assieds-toi sur le perron ; ici quelqu’un pourrait venir et si l’on apercevait madame Bernick avec des yeux tout rouges, ce serait du propre. Si les gens savaient que… J’entends du bruit. (On frappe). Entrez.

(Madame Bernick, emportant son ouvrage, descend le perron).


Scène II

M. BERNICK, AUNE.

AUNE (il entre par la droite). — Bonjour, monsieur le consul.

BERNICK. — Bonjour. Vous devinez, je pense, pourquoi je vous ai fait appeler ?

AUNE. — Le comptable m’a dit hier qu’il vous déplaisait que…