pas manqué de préparera mon enfant le sort qu’aurait subi le roi Austian, s’il n’avait pu s’y dérober par une fuite opportune.
Puis les Danois me tourmentaient, ils usaient tour à tour de menaces et de promesses pour m’obliger à devenir leur alliée.
Naturellement, tous les yeux allaient vers vous comme à un phare sauveur.
La révolte d’Herluy Hydefad éclatait ensuite !
Vous souvient-il de ce temps, Olaf Skaktavl ?
On eut dit qu’un soleil printanier illuminait tout le pays.
Des voix puissantes m’interpellaient, mais je n’osais me rendre à leur appel, et, dévorée d’inquiétude, je demeurais loin du combat dans mon château solitaire. Parfois, je m’imaginais pourtant que Dieu lui-même m’appelait ; mais, alors, une angoisse pénible m’étreignait et anéantissait mon énergie. Qui l’emportera ? Éternelle question que je me posais sans cesse. Du reste, courtes furent les premières journées lumineuses de la révolte ; Herluy Hydefad et mille autres furent torturés et exécutés le mois suivant. Et moi-même, bien qu’on ne pût rien me reprocher, je reçus de Danemark des menaces déguisées. Dieu ! si on connaissait mon secret ! et voici que je m’imaginais qu’on savait tout.
Ce fut à ces heures difficiles que le chancelier Gyldenlöve demanda ma main. Qu’une mère qui tremble pour la vie de son enfant se mette à ma place : un mois plus tard j’étais l’épouse du chancelier et, désormais, une étrangère pour mes compatriotes.