Aller au contenu

Page:Ibsen - Peer Gynt, trad. Prozor, 1899.djvu/102

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
69
ACTE II
LE VIEUX DE DOVRE

Si tu bois, tu auras la coupe, qui est d’or. Et posséder cette coupe, c’est gagner le cœur de ma fille.

PEER GYNT (réfléchissant)

Il est écrit : tu vaincras ta nature. Bah ! à la longue la boisson me semblera moins aigre. Allons… ! (Il boit.)

LE VIEUX DE DOVRE

C’est bien dit. Mais quoi, tu craches ?

PEER GYNT

J’espère m’y habituer tôt ou tard.

LE VIEUX DE DOVRE

Maintenant il faut ôter tes habits de chrétien. Car, je te le répète à l’honneur de Dovre, tout ici est de fabrique locale. Rien ne nous vient de la vallée, sauf la cocarde de soie qu’on porte au bout de la queue.

PEER GYNT (furieux)

Je n’ai pas de queue, moi !

LE VIEUX DE DOVRE

Qu’à cela ne tienne, on t’en donnera une. Allons, troll, attachez-lui une queue de gala.