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Page:Ibsen - Peer Gynt, trad. Prozor, 1899.djvu/12

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PRÉFACE DU TRADUCTEUR


La tentative la plus héroïque de l’intrépide Lugné Poë fut celle qu’il risqua, il y a deux ans, en faisant jouer par la troupe de l’Œuvre Peer Gynt, la merveilleuse féerie d’Ibsen. Des difficultés d’ordres divers le forcèrent malheureusement à en éliminer une bonne partie. Ce qui restait lui imposa de grands sacrifices qu’il n’hésita pas à supporter, sans souci de ses intérêts et n’écoutant que sa ferveur artistique. Il ne fut pas en état, toutefois, de donner à la pièce la mise en scène qu’elle comporte et dut s’en remettre, pour suppléer à cette insuffisance, à l’imagination des spectateurs, à l’illusion que le génie de l’auteur et le talent des interprètes devaient, selon lui, suffire à créer malgré tout. Ai-je besoin de dire qu’il fut déçu ? Nous ne sommes plus au temps d’Élisabeth et des tréteaux shakspeariens, et nos imaginations