Connais-tu la sentence prononcée contre moi ce printemps ? Sais-tu qu’elle m’enlève tout ce que je possédais ? je n’ai plus ni feu ni lieu.
Est-ce pour partager tes biens que j’ai quitté ce que j’avais de plus cher ?
Et sais-tu à quelle condition je suis ici ? Si je quitte cette forêt, le premier venu peut porter la main sur moi.
En allant vers toi, chaque fois que je demandais mon chemin et qu’on voulait savoir où j’allais, je répondais : « Je vais chez moi. »
Ah ! je n’ai plus besoin de portes ni de serrures ! Je ne crains plus les trolls et les malignes pensées ! Une bénédiction descend sur cette hutte où tu viens habiter avec le pauvre chasseur. Solveig ! Laisse-moi te contempler ! Sans m’approcher de toi, te contempler seulement ! Que tu es blonde et pure ! Laisse-moi te soulever ! Que tu es fine et légère ! En te portant, Solveig, je pourrais marcher sans fatigue, toujours ? Pour ne pas te souiller, je tien-