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Page:Ibsen - Peer Gynt, trad. Prozor, 1899.djvu/135

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PEER GYNT

LA FEMME

Loin d’ici, n’est-ce pas ?

PEER GYNT (serrant les poings)

Et tout cela…

LA FEMME

Pour une pensée, pour un simple désir ! C’est bien dur ! Pauvre Peer !

PEER GYNT

Il ne s’agit pas de moi seulement ! Solveig, mon pur et doux trésor !

LA FEMME

Oui, oui ; c’est l’innocence qui paie les pots cassés, disait le diable, pendant que sa mère le cognait pour lui faire expier les ribottes de son papa. (Elle rentre dans le taillis, traînant son petit, qui jette la cruche derrière lui.)

PEER GYNT (après un long silence)

Fais le tour, disait le Courbe. C’est ainsi qu’il faut agir. Voila mon beau palais effondré, en ruines ! Un mur me sépare maintenant de celle qui m’était chère. Voici que je me déplais ici et que ma joie s’est envolée. Allons, mon gars, fais le tour ! D’elle à toi il n’y a plus de chemin droit. De chemin ? Hein… il devrait en exister un tout de même. Et celui du repentir ? Il en est question