Page:Ibsen - Peer Gynt, trad. Prozor, 1899.djvu/281

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
248
PEER GYNT

Vous croyez donc que, par le temps qui court, on a du combustible à perdre pour d’aussi pauvres sujets ? Allons, mon cher ami, ne vous faites pas de mauvais sang et résignez-vous tranquillement au moule. À quoi vous servirait-il que je vous hébergeasse ? Pensez-y. Vous êtes un homme raisonnable. Vous avez une bonne mémoire, je n’en disconviens pas. Mais elle ne vous offre au cœur et à l’esprit que des images ennuyeuses, un paysage plat et morne. Il n’y a là de quoi ni rire ni pleurer ; cela ne vous fait ni chaud ni froid, tout au plus un peu de dépit.

PEER GYNT

Il est écrit : « Tu ne peux savoir où le soulier te blesse quand tu marches pieds nus. »

LE PERSONNAGE MAIGRE

C’est vrai. En fait de souliers et grâce aux circonstances, je me contente d’une paire dépareillée. À propos ! ça me fait souvenir que je dois presser le pas. J’ai là un certain gigot dont j’espère un brillant régal. Ainsi, pas de temps à perdre en niaiseries !

PEER GYNT

Oserais-je demander quels péchés a pu commettre cet individu ?